L’ADNA entretient un lien solide avec l’Association des Astronomes Amateurs d’Auvergne (4A). La présence de membres communs aux deux associations permet de maintenir une communication suivie et d’organiser différents évènements dans les domaines de compétences respectifs des deux associations. C’est ainsi qu’une sortie en forêt de la Comté a été organisée en avril dernier. Cette journée sur le thème de l’eau et des habitants de ces milieux a été un franc succès. Un compte-rendu est disponible en suivant ce lien : https://adna-asso.fr/compte-rendu-sortie-adna-4a-19-04-2025/
La météo n’avait pas été au rendez-vous pour faire de l’astronomie, seul ce point avait entaché la journée. Le regret a persisté jusqu’à ce samedi 18 octobre où une soirée astronomie a pu être menée à l’initiative de la 4A. C’est une quinzaine de membres de l’ADNA qui ont pu profiter d’un ciel bien dégagé et le découvrir aux côtés d’astronomes passionnés.
Il faut dire que ce rendez-vous a encore failli être annulé ! A la faveur d’une certaine humidité piégée par un temps anticyclonique depuis deux semaines, des nuages bas se maintenaient en Limagne et jusque sur les franges orientales de la chaîne des Puys. L’observatoire de la 4A à la Garandie s’est ainsi souvent trouvé à la limite entre un ciel totalement bouché et un ciel exempt de nuages, sec et pur, gage d’une grande qualité pour faire de l’astronomie. Ce soir-là, ces conditions délicates à prévoir ont finalement laissé la place à un changement de temps radical avec l’arrivée par l’ouest d’une vaste dépression précédée de nuages élevés. Il a donc fallu composer avec ces nuages fins d’altitude qui ont voilé le ciel en fin de journée jusqu’au coucher de Soleil. C’est assez miraculeusement qu’ils se sont finalement évaporés au fil des heures pour aboutir à un ciel de très bonne qualité.

L’observatoire de la 4A a été construit dans les années 1990 sur un lieu bien choisi. Il est protégé de la pollution lumineuse clermontoise au Nord par le puy de Combegrasse. Sur l’horizon Sud s’étend le Cézallier et le Sancy garantissant un ciel d’une bonne noirceur. C’est ainsi qu’à une vingtaine de minutes de Clermont, les astronomes peuvent s’échapper de la lumière et du fracas de la ville pour venir se perdre dans l’obscurité et le calme du ciel profond !
Comme à notre habitude, un service de covoiturage a été proposé et trois sympathiques conducteurs ont transporté les inscrits jusque là-haut depuis le campus des Cézeaux. Un autre convoi est parti de Rochefort-Montagne où nous avons aussi des membres actifs cette année ! A notre arrivée vers 19h, tout le monde s’est réuni autour d’un pique-nique aux lueurs du soleil couchant, un beau moment de partage où nous avons aussi pu observer le montage des instruments des astronomes. Le télescope d’Eric fut particulièrement impressionnant, un binoculaire (comme une paire de jumelles) de 600 mm de diamètre. Le plus fou : il l’a construit lui-même et a même poli ses miroirs !



Après le repas partagé, le ciel qui s’obscurcissait peu à peu nous a laissé apercevoir de plus en plus d’étoiles. Ce fut le moment de s’approcher des instruments et de poser les yeux sur différents objets du ciel. De nombreux types d’appareils optiques furent présentés et utilisés. Comme évoqué précédemment, le binoculaire d’Eric est un assemblage de deux télescopes. La lumière rentre dans le tube et vient se réfléchir sur un miroir primaire puis est dirigée vers un miroir secondaire qui incline le faisceau de lumière vers notre œil. A ce niveau, le faisceau passe par l’oculaire où un système de lentilles permet de grossir l’image. François et Aurélien nous ont présenté une lunette astronomique. Celle-ci ne possède pas de miroir, c’est un tube composé uniquement de lentilles qui permettent de grossir l’objet et de former une image. Certains comme Jean-Claude ou Aurélien font de la photographie astronomique en plaçant un appareil photo ou une caméra à l’arrière de leur lunette. Pour espérer un bon résultat, il faut prendre de nombreuses photos puis venir les “empiler” grâce à un logiciel de montage. L’objectif est de récolter un maximum de lumière pour révéler les détails les plus fins.




Parmi les nombreuses cibles proposées, la planète Saturne et ses anneaux a pu être observée, des étoiles doubles, des amas ouverts ou des amas globulaires, des nébuleuses planétaires, des galaxies et même une comète !
Les étoiles doubles forment un couple d’étoiles que l’on voit très proches depuis la Terre. Leur proximité apparente peut être un point de vue biaisé, l’une pouvant être beaucoup plus éloignée mais dans le même axe (étoiles doubles optiques). Si elles sont réellement à courte distance, elles forment un système en interaction gravitationnelle (étoiles doubles physiques).
Les amas globulaires sont des zones très riches en étoiles, nées à la suite d’un vaste nuage de gaz condensé en beaucoup d’étoiles. Ils forment depuis la Terre des petites tâches nébuleuses. En grossissant de plus en plus on observe de multiples points resserrés, il peut y avoir jusqu’à des centaines de milliers d’étoiles par amas !
Les objets présentés ci-dessus sont dans notre galaxie, la Voie Lactée. A des distances encore plus grandes, on peut observer aussi d’autres galaxies. La plus proche de nous : la galaxie d’Andromède est à 2,5 millions d’années-lumières. Elle est si imposante qu’on voit son cœur avec une simple paire de jumelles. Lorsqu’on la regarde, on la voit telle qu’elle était il y a 2,5 millions d’années, ébouriffant !
La comète Lemmon nous a aussi gratifié de sa présence, ce noyau de glace est un véritable voyageur de l’extrême. Les comètes se déplacent autour du Soleil comme les planètes mais avec des orbites très excentriques (des ellipses). Elles passent ainsi la majeure partie du temps loin du Soleil, au frais ! Lorsqu’elles se rapprochent de l’étoile brûlante, la glace est sublimée : elle se transforme directement en gaz sans passer par la phase liquide. Depuis la Terre, on aperçoit alors le cœur de glace suivi d’une queue de gaz et de poussière.

Grâce à la belle panoplie d’instruments présents, les membres de l’ADNA ont pu errer au gré de leurs attirances. De nombreuses anecdotes d’astronomes ont été contées par Jean-Pierre, Luc, Olivier, Catherine ou encore Camille. Aussi, le traditionnel tour du ciel par François a séduit très largement. Mêlant mythologie et explications physiques, il a permis à tout le monde de se repérer un peu sous ces milliers d’étoiles !

Les membres présents et l’association ADNA remercient très chaleureusement Olivier Martin et tous les membres de l’association 4A pour cette soirée très réussie qui en appelle d’autres ! Une mention spéciale pour William, François et Eric pour l’organisation.
Photos : Catherine Romeuf , Aurélien Mombelli, Tom Couchouron, Jean-Claude Alphonse
Covoitureurs : Joanne Ray, Tom Couchouron, Eliot Passemard–Lima, Corentin Barry
Rédaction du Compte-rendu : Kévin Gatignol




