COMPTE-RENDU – Sortie forêt de Tronçais

09/11/2024

Ce samedi 9 novembre, 20 adhérent.es se sont rendues à Tronçais afin de découvrir cette forêt emblématique de notre région, une des plus belles de France et d’Europe. 

Photo : Isis Alexandre 

À 10h, départ de Clermont-Ferrand à bord de deux minibus. Après environ 2h30 de trajet, nous avons atteint les rives de l’étang de Tronçais, un lieu idéal pour partager un pique-nique avant de débuter notre sortie. Ce moment convivial a offert à chacun.e l’occasion de faire connaissance, notamment pour celles et ceux qui ne s’étaient encore jamais rencontrés.

L’objectif de cette sortie a été d’en apprendre plus sur la biodiversité présente dans cet écrin de verdure et de découvrir les arbres remarquables présents.

A 14h, nous rejoignons Sylvain Gaumet, notre animateur de l’après-midi. C’est avec joie et bonne humeur que nous avons pu arpenter les sentiers de Tronçais. Notre objectif ? En apprendre plus sur la biodiversité et la gestion de ce lieu. Et nous pouvons le dire, nous en aurons appris des choses !

Cette forêt est célèbre pour la majesté et la longévité de ses chênes, dont le bois, prisé pour la tonnellerie, est le plus cher de France ! La gestion de cette forêt repose sur une méthode appelée futaie régulière. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Cela désigne une pratique où, sur une même parcelle, tous les arbres appartiennent à la même classe d’âge. Ici, ces parcelles varient en taille, allant des plus modestes de 10 à 15 hectares aux plus vastes, atteignant 45 hectares.

Revenons à l’âge remarquable de ces chênes : en temps normal, ils sont récoltés après environ 250 ans. Cependant, face aux bouleversements climatiques actuels, l’ONF, gestionnaire de la forêt, expérimente de nouvelles pratiques. Désormais, certains arbres sont abattus plus tôt, vers 180 ans, tandis que d’autres atteignent jusqu’à 280 ans avant d’être récoltés. Dès le début de la sortie, nous avons pu faire la rencontre de Pépé Chêne, âge de 360 ans, cet arbre remarquable est protégé ! 

Les amateurs.trices de champignons de l’association n’auront pas été déçue. Malgré le fait que nous n’ayons pas pu organiser de sortie dédiée cette année, tout au long de l’après-midi, nous avons pu élargir nos connaissances sur le domaine par l’apprentissage de nouvelles espèces. A savoir que les grosses années, ce sont près de 430 espèces qui peuvent être rencontrées sur les près de 11 hectares que représente cette forêt.

Photo : William Crisp 

Quelques espèces rencontrées et  récoltées pour certaines pour le plus grand bonheur des estomacs des concernées ;).  : 

  • Coprin pie 
  • Clavaire
  • Amanite vireuse
  • Amanite vineuse
  • Russule 
  • Vesse-de-loup
  • Girolle grise
  • Pied de mouton 
  • Amanite panthère 
  • Polypore 
Photo : Pierre Savoie

Outre les champignons croisés en chemin, nous avons eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les mammifères grâce à l’observation des traces qu’ils laissent derrière eux. Notre exploration a commencé avec les blaireaux, dont nous avons pu repérer à la fois des latrines et un terrier. 

Nous avons également détecté la présence de sangliers et de cerfs en découvrant des poils près d’une souille, cet espace boueux où ces animaux viennent se rouler. Ce comportement leur permet non seulement de se rafraîchir et de se débarrasser des parasites, mais aussi de marquer leur territoire. En quittant la souille, ils se frottent aux arbres, y laissant des poils dont la teinte nous aide à identifier les espèces ayant fréquenté le lieu.

Photo : Sandre Crété 

Au fil de notre exploration de la biodiversité de cette majestueuse forêt, nous avons également enrichi nos connaissances sur les arthropodes qui y habitent. Nous avons notamment observé une fourmilière de fourmis rousses ainsi que ses structures satellites. Ces Formicidae, en cas de menace, projettent de l’acide formique pour se défendre. Fait intéressant, le pic vert utilise cet acide pour se débarrasser des parasites présents sur ses plumes. Sylvain nous a également montré quelques arthropodes détenus dans son sac. Ainsi, nous en avons appris plus sur les lucanes (photo ci-contre) et sur le capricorne du chêne. 

En ce qui concerne les oiseaux, nous avons eu la chance d’en apercevoir ou d’en entendre certains, comme le rougegorge familier et la sittelle torchepot. Mais notre attention s’est particulièrement portée sur les pics ! Sylvain, notre Mary Poppins improvisé, a sorti de son sac un morceau de tronc arborant une loge creusée par l’un de ces oiseaux.

Un détail intéressant : la forme de la loge permet d’identifier l’espèce. Une ouverture ronde ? C’est l’œuvre d’un pic épeiche. Une ouverture ovoïde ? Alors, il s’agit d’un pic noir !

Photo : Sarah Buda–Vauzelle

Nous avons également découvert la célèbre Futaie Colbert, située au cœur de la Réserve Biologique. C’est là que nous avons rencontré le majestueux Chêne de la Résistance, un arbre chargé d’histoire qui a changé de nom à plusieurs reprises au fil du temps. Âgé de 384 ans, il culmine à 41 mètres de hauteur et affiche une impressionnante circonférence de 3,90 mètres.Mais pourquoi porte-t-il ce nom ? Tout simplement parce qu’il a servi de refuge aux résistants pendant la guerre.

Pour conclure notre sortie, nous nous sommes rassemblés près du Chêne Stebbing, où la photo de groupe  a été prise.

Nous tenons à remercier à nouveau Sylvain Gaumet qui nous a permis de passer une sortie très agréable! 

Photo de couverture : Sandra Crété

Covoitureurs : Ambre Durin, Cyriel Errera, Sarah Buda–Vauzelle

Organisation et rédaction du compte-rendu : Sarah Buda–Vauzelle