L’homme-arbre

Nom : L’ homme – arbre
Conception et réalisation : Camille Morchais
Matériaux : moulage plâtre, béton, argile, fil de fer, peinture
Dimensions : 0,5 X 0,20 X 0,30 m

« Nous devions allier art et biologie pour créer des structures adaptéesaux insectes. Une idée m’est vite apparue, et bien qu’elle soit au début, à la fois floue et ambitieuse, j’ai voulu la suivre.Mon idéeétait de réconcilier l’homme et la nature, et ainsi sculpter un “Homme-arbre” à même d’accueillir la vie. Je voulais que le tronc de cet homme soit le tronc de cet arbre, que ses bras soient les branches feuillues, que sa bouche soit l’antre et l’entrée dans ce monde, que ses pieds soient racines et s’enfoncent dans le sol riche et fourmillant.

Dans un même temps, je voulais que le parallèle avec le monde des insectes se voie. Alors j’ai fait à cet homme des antennes, puis des ailes, comme celles d’une libellule; puis j’ai fait en sorte que celles-ci, en leur sein, disposent de motifs rappelant les rayonsd’une ruche, attirant les abeilles.

Mais certaines contraintes techniques apparaissaient, à mesure que le projet avançait. En effet, il fallait des matériaux solides, qui puissent résister au temps, et aux aléas environnementaux. Le plâtre et le béton remplissant ces critères, j’ai alors opté pour une sculpture en béton. Mais la tâcheétait loin d’être facile car pour faire ceci, il me fallait créer un moule en plâtre. La réalisation de ce moule fut complexe, devant surmonter certaines contraintes physiques, notamment la gravité. En effet, ma sculpture(en argile) se tenant debout, le plâtre que je posais sur elle avait tendance à chuter et se déposer sur le socle. D’autre part, il fallait que ce moule soit suffisamment épais, pour ne pas risquer de briser son contenant; et aussi qu’il soit divisé en 2 parties, et que celles-ci ne soient pas collées.

Cependant, au-delà de ces obstacles, j’ai persévéré dans ce projet, suivant les conseils d’Anne Roche, et je ne regrette pas ce choix. Cela m’a appris à manier des types de matériaux dont je n’avais pas l’habitude, à me rendre compte de tout le suivi et développement que peut prendre un projet, à agir dans un but à la fois artistique et environnemental. Cette démarche en elle mêmeétait donc intéressante, et instructive; et le fait de voir comment un mêmethème peut engendrer tant de projets, est, je trouve, assez merveilleux. Peu importe le résultat, souvent différent de celui imaginé. C’est tout le déroulement de ce processus de création, avec ses revirements et aléas, qui vaut le détour. Enfin, tout ceci reste personnel, et fort subjectif. L’art s’explore pour chacun de façondifférente, et je n’ai alors plus qu’à vous souhaiter une belle exploration de cette exposition. »